‘Les Émotifs Anonymes’, de Jean-Pierre Améris

J’ai enfin vu Les Émotifs Anonymes de Jean-Pierre Améris (sorti en salles le 22 décembre 2010). Un film gentil et mignonnet (ce qui n’est pas forcément péjoratif – en début d’année 2011, ça fait du bien la guimauve et compagnie !).

Angélique (Isabelle Carré) est une belle jeune femme émotive, très douée dans l’art et la manière de confectionner des chocolats de luxe. Elle est embauchée par Jean-René (Benoît Poelvoorde), patron d’une fabrique de chocolats, lui aussi émotif. Entre ces deux-là, la passion des petits carrés noirs et une sensibilité à fleur de peau font forcément des étincelles. Mais comment s’accepter soi-même au cœur de cette belle rencontre ? Comment comprendre l’autre et aller vers lui alors que ce dernier subit la même phobie ? Voilà ce que veut nous montrer le réalisateur, lui-même émotif.

Un qualificatif colle bien à l’atmosphère du film : celui de ‘désuet’, lui-même appliqué comme clin d’oeil par l’un des personnages féminins du film, la vendeuse de confiseries que visite Angélique lorsqu’elle est commerciale : « Vos chocolats sont… désuets, oui, c’est le mot ! ».
Des effets de lumière tamisée, de vieilles tapisseries, des tissus chics mais sortis d’une autre époque, des lieux typiques de France d’antan (le piano-bar du Cintra de Lyon, le très beau passage situé près de la place de la Bourse à Paris), font de ce film un petit ovni spatio-temporel. Et si je puis l’ajouter, j’adore la tenue so british d’Isabelle Carré !

Ensuite, on sourit, on rit parfois, malgré quelques lourdeurs et longueurs. Je sais aussi que ‘l’Amour peut tout’ mais c’est tout de même bizarre, cette scène d’un Jean-René s’improvisant chanteur romantique avec musiciens à la fin du dîner (même si la salle de restaurant est vide, un véritable émotif est normalement paralysé devant un micro selon moi). Quant aux autres scènes chantées, surtout celle d’Isabelle Carré dans le passage de la Bourse à Paris – si je ne me trompe pas – je trouve qu’elle font un peu trop ‘Ozon‘ à mon goût. Finalement, voici la question que je me pose : où se trouve la véritable patte d’Améris dans ce film ? Qu’est-ce qui ferait la particularité de son style ?
Si vous avez vu d’autres films de ce réalisateur (ce qui n’est pas mon cas), merci de m’éclairer sur ce sujet…

8 réflexions sur “‘Les Émotifs Anonymes’, de Jean-Pierre Améris

  1. Je ne crois pas avoir vu d’autres films de Jean-Pierre Améris mais j’ai eu à peu près les mêmes impressions en voyant celui-ci. La scène où Poelvoorde chante m’a aussi paru ne pas hyper bien coller avec la psychologie du personnage et les moments où Isabelle Carré chante m’ont fait penser à Ozon.
    Cela ne m’en donne que plus envie de me fier à ton avis et de foncer voir Another year!

    • Merci pour ce très gentil commentaire chère Marie. J’espère qu’Another Year te plaira plus que ce film. Pour moi, je l’ai toujours en tête ! Tiens-moi au courant 😉

  2. Jamais vu de Améris. C’est marrant mais ce film malgré Isabelle Carré ne me donne pas envie du tout. Ca doit être Poelvoorde, ouais c’est ça c’est lui qui me refroidit!

    • Alors ne va pas voir le dernier Danny Boon 😉
      (avec ou sans Poelvoorde de toute façon, c’est sûrement à éviter !)
      Qu’est-ce qu’on est méchants !!!

  3. Ouais mais ça fait du bien…A la fois depuis « C’est arrivé près de chez vous » qu’est-ce qu’il a fait de bien Poelvoorde? Et même ça fallait aimer l’humour noir, très très noir. Enfin bon ça n’engage que moi mais je suis pas fan.

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